Palais de la Reine: lieu à visiter à Madagascar

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07.08.2016

L’un des sites incontournables de la capitale Antananarivo est le Palais de la Reine. Pour des raisons personnelles, nous y sommes allés en taxi, mais nous sommes revenus au centre-ville en taxi be (genre de van collectif). La région semblait être très calme, et il est parfaitement possible de marcher tranquillement, en sortant de sa poche l’appareil photo (toujours avec précaution, la prudence n’est jamais de trop, n’est-ce pas?). Profitez!

Vue d'Antananarive depuis le palais de la reine
Antananarivo

À PROPOS DE LA VISITE AU PALAIS DE LA REINE 

La visite n’est pas autorisée aux étrangers sans un guide. D’ailleurs, je recommande le guide Patrick, que j’ai découvert grâce au Routard. Il parle très bien le français, tout en ayant également beaucoup de connaissances sur de nombreux sujets. Ainsi, c’est de lui que j’ai appris beaucoup de ce qui est écrit dans la suite de ce post.

Circoncision

Par exemple, juste à l’entrée, nous voyons un monument qui fait référence à la circoncision, obligatoire à Mada, pour des raisons culturelles. En effet, pour l’enfant, c’est accepter qu’il fera partie de la famille, pour la famille c’est accepter qu’il y aura un nouveau membre, et surtout c’est permettre à l’enfant d’être enterré avec sa famille (ce qui est TRÈS important dans la culture malgache). Ah! C’est une vieille coutume pour le grand-père de manger le prépuce de l’enfant. Avec de la banane.

L'entrée du palais de la reine
L’entrée du palais: on peut voir le symbole phallique à gauche

Le palais

Vous pouvez également en savoir plus sur le palais lui-même et sur la reine Ranavalona III, qui a résisté à toutes les influences européennes, et a continué à maintenir fermement leur religion (qui était animiste, à savoir: la croyance que les objets et les animaux ont un esprit). Elle tuait ses amants en les noyant et jetait les chrétiens depuis les falaises. Le palais original (qui a été brûlé en 1995) était en bois – matériau utilisé pour les constructions des vivants, tandis que la pierre était utilisée pour les constructions des morts.

Photo du palais de la Reine
Palais de la Reine

Maison malgache

Profitez-en également pour connaître les palais des Rois, à la forme typique de Madagascar: c’est à dire sous l’aspect de bateaux que les gens polynésiens utilisaient pour traverser l’océan et arriver jusqu’ici, et que l’on retournait ensuite pour qu’ils deviennent leur maison.

photo d'une maison typiquement malgache
Maison typiquement malgache

Arbre du pays

Il y a aussi dans les jardins du palais, l’arbre qui est devenu le symbole du pays. C’est une espèce qui n’est pas endémique, mais dont le secret réside dans la feuille: si vous la pliez, elle prend la forme de l’île.

photo d'une feuille qui a le format d'une île
Voici la forme de l’île

Rituel

Et enfin, une autre belle chose à voir le long d’un bâtiment à l’extérieur du palais, est une fresque qui représente beaucoup de scènes propres à la culture locale. Je m’attarde ici sur une partie qui concerne un rituel ancien. Si quelqu’un était accusé d’un quelconque crime dans la tribu, il devait boire une boisson mortelle donnée par le chef. S’il mourrait, il était coupable. S’il survivait, il était innocent. Bien sûr, le chef échangeait parfois le poison contre une boisson bénigne pour ceux qu’il croyait innocents. 😉

photo représentant une coutume ancienne
Culture ancienne

OÚ MANGER

Nous avons déjeuné au restaurant « Le grill du Rova ». Bien que cher, la nourriture est de qualité et la vue est assez agréable. Il est possible de partager le plat à deux, surtout si vous demandez le gratin, qui vient avec plus de nourriture que le plat de polenta accompagné de légumes.

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4 curiosités sur la culture de Madagascar

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07.06.2018

Je suis très favorable à l’idée de ne pas propager les stéréotypes. MAIS je ne nie pas qu’il existe des généralisations qui vont dans le bon sens, hehe. Je suis à Madagascar depuis deux mois mais j’ai remarqué quelques habitudes de comportement que je souhaiterais partager, et peut-être vous aider à atténuer l’image du pays africain : la pauvreté, la violence et tous ces stigmates. Allez!

1 – Ils aiment que tu parles malgache.

D’accord, d’accord, je pense que tous les gens apprécient l’étranger (ou vazaha, nom qui leur est donné ici) qui parle leur langue maternelle. Mais d’après mon expérience et celles des personnes qui voyagent beaucoup, ici c’est un tout autre niveau. Vous pouvez voir un grand sourire quand vous laissez échapper un “manaona” (bonjour), un “veluma” (au revoir), ou un élaboré “inona ny vaovao?“ (quoi de neuf?).

2 – Ils aiment chanter.

Pendant ces deux mois, j’ai écouté le chant malgache dans une grande variété d’occasions. Pendant qu’ils travaillaient, en marchant dans la rue, même pendant un spectacle de théâtre. Chanter doucement pour eux-mêmes ou laisser échapper leurs voix. Bien chanter ou chanter faux aussi… l’important c’est chanter!

3 – Ils sourient souvent. Mais cela ne signifie même pas que tout va bien.

La sympathie malgache est remarquable. Tout le monde fait de son mieux pour nous mettre à l’aise. Et il semble qu’ils ont ce comportement entre eux aussi. Mais selon les dires de la population locale, il ne faut pas se baser sur le sourire facile d’un malgache pour savoir ce qu’il ressent vraiment. Il y a des moments où ils sont tristes ou mal à l’aise, et ce n’est que par le regard que nous découvrons ces sentiments.

4 – Ils aiment la bière de Madagascar, la THB. Et nous aussi!

Enfin, il n’y a aucun moyen de passer à côté de la culture de la dégustation de la Three Horses Beer. Elle fait la fierté nationale et oui, elle est délicieuse !!!

la bière de madagascar: thb
À Madagascar, on boit bien

 

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Voyage en Afrique et le danger des stéréotypes

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07.06.2018

Depuis mon arrivée à Madagascar, il n’y a qu’une pensée obsessionnelle dans ma tête: “Ne sois pas aussi blanc que tous les blancs qui font un voyage en Afrique.”

Avant même d’arriver, j’ai essayé de me plonger dans l’univers du volontariat, du tourisme, de la vie d’un étranger qui habite et voyage en Afrique. J’ai notamment regardé plusieurs photos et histoires concernant tout cela sur Instagram. Je me suis alors confronté à un contenu qui répète toujours le même schéma. Un blanc qui prend des photos d’enfants (AVEC les enfants c’est plus fréquent, je pense que ça doit donner plus de likes), toujours avec les mêmes légendes, racontant les mêmes histoires:

  • tristes qu’ils ont vécues OU
  • qui soulignent que malgré les difficultés, ils sourient toujours OU
  • qui relatent comment leur intervention en tant que professeur, éducateur ou même juste visiteur, fait du bien aux petits.

Il y a également la photo avec la communauté locale. Toujours soulignant la joie et l’accueil qu’ils ont ressenti, et la « façon dont les gens tiennent à partager le peu qu’ils ont ». Une autre catégorie: les aspects exotiques, pittoresques, sauvages, une araignée géante dans les toilettes, le safari classique. Pas toujours, mais j’ai vu à plusieurs reprises: mettre en évidence la corruption, le manque de respect pour la nature, la pauvreté, et tout cela presque inévitablement suivi de jugements…

Je ne veux pas dire que ces images sont fausses, ou qu’elles ne sont pas la réalité. Je ne doute pas que les enfants dans les pays les plus divers d’Afrique soient joyeux. Ou que les populations locales soient accueillantes et vivantes, qu’il y ait une faune riche, qu’il y ait des problèmes.

Mais je veux proposer une réflexion: n’y a-t-il pas d’enfants souriants en Europe? N’y a-t-il pas de problèmes administratifs et bureaucratiques en Amérique du Nord? Notre regard ne serait-il pas conditionné, en voyant (par conséquent, en documentant) toujours les mêmes paysages et images de l’Afrique et des pays les plus pauvres? De même pour les pays les plus riches?

Nous sommes parmi les gens qui ont la possibilité de voyager. En effet, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, la France est parmi ceux qui dépensent le plus à l’extérieur. Donc, je pense qu’il est de notre devoir de nous poser des questions sur la façon de présenter chacun des lieux que nous connaissons. Aussi, savoir comment nous contribuons à maintenir les stéréotypes. Car oui, les stéréotypes sont extrêmement mauvais dans ce cas.

Voyage en Afrique: Palais de la reine Ranavalona III à Madagascar
Palais du roi Louis XIV ou de la reine Ranavalona III?

Voyage en Afrique: Palais de la reine Ranavalona III à Madagascar
Europe ou Afrique?

Une histoire unique

Je vais laisser ici les mots de Chimamanda Ngozi Adichie à ce sujet. Cette femme merveilleuse a fait dans un TED Talks un discours qui guide toute mon expérience ici à Madagascar:

“C’est comme ça que l’on fabrique l’histoire unique, présenter un peuple entier comme une entité, comme une unique entité, encore et encore, et c’est ce qu’ils finissent par devenir. Il est impossible de parler de l’histoire unique sans évoquer le pouvoir. Il y a un mot, un mot en Igbo, qui me vient en tête chaque fois que je pense aux structures au pouvoir dans le monde, et c’est « nkali ». C’est un substantif qui se traduit à peu près en « être plus grand qu’un autre ». Tout comme nos univers économiques et politiques, les histoires aussi sont définies par le principe de nkali. Comment elles sont narrées, qui les raconte, le moment où elles sont racontées, combien on en raconte, tout cela dépend vraiment du pouvoir.”

“Avoir ce pouvoir, c’est être capable non seulement de raconter l’histoire d’une autre personne, mais d’en faire l’histoire définitive de cette personne. Le poète palestinien Mourid Barghouti écrit que si l’on veut déposséder un peuple, la façon la plus simple est de raconter leur histoire, en commençant par le « deuxièmement ». Commencez l’histoire par les flèches des Américains natifs, et non par l’arrivée des Anglais, et vous obtiendrez une histoire complètement différente. Commencez l’histoire par l’échec de tel Etat africain, et non par la création coloniale de cet Etat africain, et vous obtiendrez une histoire complètement différente. »

Encore:

“J’ai toujours senti qu’il est impossible d’aborder correctement un lieu ou une personne sans aborder toutes les histoires de ce lieu ou de cette personne. La conséquence de l’histoire unique est celle-ci : elle vole leur dignité aux gens. Elle nous empêche de nous considérer égaux en tant qu’humain. Elle met l’accent sur nos différences plutôt que sur nos ressemblances. »

Regardez la vidéo:

Et le voyage en Afrique

Dernier exemple pratique et réel. Quand mon mari et moi, végétariens, avons décidé de vivre à Mada, nous entendions des choses comme:

« Impossible d’être végétarien là-bas »

« La nourriture sera mauvaise »

« Il n’y a pas de nourriture là-bas »

Pourquoi les gens ont-ils dit ça? Parce qu’ils ont une image unique de ce qu’est l’Afrique. Un continent immense avec de nombreux pays, cultures et réalités différentes. La vérité est que nous allons très bien, merci. Beaucoup mieux que nous n’avons jamais été en France ou au Brésil. La nourriture ici est sans pesticides, tout est bio, et tout est bon marché. Ce qui est cher, c’est la nourriture industrialisée, qui est importée.

Voyage en Afrique: Achats effectués sur le marché de Madagascar
Résultat du marché, tout acheté avec moins de 10 euros

Voyage en Afrique: Vendeuse sur le marché de rue à Madagascar
Tout vert <3

Voyage en Afrique: Vendeur sur le marché de rue à Madagascar
Les vendeurs de nourriture dans la rue, quelque chose que nous voyons fréquemment ici

Nous avons l’opportunité de financer un voyage, avons accès à internet et à plusieurs sources d’information. Nous avons également de l’influence au sein de nos familles et parmi nos amis. C’est donc nous qui devons commencer le changement. Dans nos prochains voyages, allons-nous raconter de nouvelles histoires? Être moins superficiels? Essayer de nous plonger davantage dans la culture locale et comprendre leur mode de vie? Pourquoi pas aussi changer notre photo cliché afin de montrer davantage nos ressemblances plutôt que nos différences? 🙂

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